Information Eaux - page 2

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L’irrigation est nécessaire au développement agricole et
à l’indépendance alimentaire.
Elleprélève4milliardsdem
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paranenmoyenneenFrance.
L’irrigation fait l’objet de politiques spécifiques visant à
organiser l’accès à l’eau des irrigants, régler les conflits
d’usage, protéger la ressource et lesmilieux, concilier les
prélèvementsavec les ressourcesdisponibleset lesautres
usages de l’eau, à faciliter l’investissement et la gestion
collective.
Comme les périmètres d’irrigation correspondent à des
ouvrages hydrauliques conséquents et couteux, des
modes degestion collectifs ont étéadoptés.
Ainsi se côtoient des Associations Syndicales Autorisées
(ASA), desAssociationsSyndicalesLibres (ASL), desSyn-
dicatsMixtes (SM), des Sociétés d’Aménagement Régio-
nal (SAR), des Sociétés Publiques Locales (SPL), des
Sociétés d’EconomieMixte (SEM). Ces formes statutaires
peuvent même interagir entre elles : certains syndicats
mixtes ont parmi leur Membre des ASA, comme le Syndi-
catMixted’HydrauliqueAgricoleduRhône (SMHAR).
Cesmodesdegestionsont le fruitde l’histoiredes territoires,
de leurs spécificités géoclimatiques et socio-économiques,
maisaussi des interactions localesentreacteurset de l’évo-
lutionducadre réglementaireet administratif.
Maiscesentitésdegestioncollective,qu’ellessoientmajo-
ritairementprivéesoupubliques, font faceaujourd’hui àdif-
férentes difficultés financières (baisse des subventions,
baisse des revenus agricoles), environnementales (dispo-
nibilité de la ressource et contrainte réglementaire) et à
des mutations sociales (urbanisation) sur leur territoire,
sansoublier l’effet duchangement climatique.
Acelas’ajoute,malgrédespolitiquespubliquespoussant
au regroupement des irrigants, principalement aujour-
d’hui dans lesOrganismesUniquesdeGestionCollective
(OUGC), le recul de l’irrigationcollective, rapportépour la
première fois lors du dernier recensement agricole de
2010 : il aétéconstatéauseindespérimètresd’irrigation
une progression de l’irrigation individuelle, une réduction
des surfaces irriguées, un recul des surfaces équipées,
sanspour autant que lesquantitésprélevéesdiminuent à
l’échelledubassin.
Les raisons d’un passage à l’irrigation individuelle, mal-
gré l’existence d’un réseau collectif, sont multiples :
il peut s’agir d’une réactionàunehausseduprixde l’eau
ou bien la recherche d’une autre qualité d’eau que celle
du réseau, pour legoutte-à-gouttenotamment. Cette ten-
dance a été favoriséepar l’évolution techniquequi a ren-
du les systèmes depompage individuels abordables.
Or, les prélèvements individuels sont plus compliqués à
contrôler, ce qui peut conduire à augmenter la pression
quantitative sur la ressource.
La viabilité de la gestion collective pose donc la néces-
saire question du consentement à payer un prix de l’eau
permettant l’entretien et le développement de ces
réseaux collectifs, particulièrement dans le contexte ac-
tuel où la puissance publique ne dispose plus des
moyens financiers qu’elle avait du temps de la construc-
tionde ces réseaux.
Un des enjeux principaux pour la gestion de l’irrigation
est donc la capacité des acteurs (de plus en plus nom-
breux et variés) à créer un consensus autour des règles
degestion et duprix de l’eau.
Un autre enjeu, lié au précédent, est l’attractivité de l’irri-
gation collective face à l’irrigation individuelle. Là où le
choixpeut se faire, lepassageà l’individuel peut être ten-
tant, du fait de coûts demaintenance plus faible notam-
ment.
Cen’est pasanodinpour lagestion intégréede la ressour-
ce en eau : des prélèvements individuels signifient moins
de discussions et de solidarité entre irrigants et moins de
contrôlessur lesvolumesprélevés. Encasdecrisequanti-
tative, ceci peut êtredirectement problématique.
Les institutions de gestion sont alors poussées à s’adap-
ter à cet environnement changeant. Globalement, les as-
sociations d’irrigants et surtout les ASA d’irrigation gravi-
taires sont en période de réforme. Certaines se regrou-
pent enUniond’ASA, d’autresprennent enmain leursex-
ternalités environnementales.
Une autre stratégie est d’intégrer de nouveaux usagers
en ajustant les règles d’usage.
Lagestiondespérimètresd’irrigationenFranceest donc
un enjeu crucial autant pour les premiers concernés, les
irrigants, quepour tous les usagers de l’eau.
Ces extraits proviennent d’une synthèse
d’Eléonore Lebouvier, étudiante d’AgroParis-
Tech Montpellier : ”Les modes de gestion des
périmètres d’irrigation en métropole et dans
lesDOM (Guadeloupe, Réunion, Martinique)”.
Le texte intégral peut être commandé à
l’adresse :
.
La liste complète des Synthèses disponibles
est consultable sur le site :
LESMODESDEGESTIONDESPÉRIMÈTRESD’IRRIGATION
ENFRANCE : QUELAVENIR ?
La synthèse de l’OIEau
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